Régénération écologique des milieux aquatiques
Régénération écologique des cours d’eau
Une approche Low-tech et hydraulique douce
Cette approche de la régénération des cours d’eau renvoie à l’hydrologie régénérative, qui se définit comme la science de la régénération des cycles de l’eau douce par l’aménagement du territoire.
Ces interventions s’inscrivent dans une logique de restauration low-tech, respectueuse des écosystèmes et fondée sur les dynamiques naturelles. Elle se définit également sous l’angle de l’approche systémique et par le concept « One Health », englobant les risques pour l’humain, l’environnement et la biodiversité dans un seul cadre cohérent.

Pourquoi s’inspirer du castor pour régénérer les cours d’eau ?
1. Premièrement, Nous avons oublié ce qu’était une rivière en bonne santé.
Parce qu’une partie de nos cours d’eau, dans leur représentation mono-chénalisée et sans possibilité d’expansion hors du lit mineur, ne correspondent pas à ce que l’on appelle des rivières en bonne santé.
Autrement dit, elles n’ont pas la possibilité de mobiliser l’ensemble des processus de régénération (ex. incision du lit empêchant la nappe alluviale de soutenir les débits d’étiage).


2. L’écologie du castor
La seconde raison s’appuie sur l’écologie de ce mammifère (Castor fiber) qui nous fait bénéficier de 8 millions d’années d’évolution et d’expérience, au profit de la dynamique des rivières. En effet, le castor d’Europe, dans son interaction avec le milieu, en créant des « ouvrages », permet aujourd’hui de réhydrater les terres en transformant le chenal principal vers un mode multi-chenal, en anabranche, communément appelées rivière en tresse.
En faisant cela, les ouvrages filtrants des castors apparaissent aujourd’hui comme l’une des meilleures ingénieries de restauration bas carbone.
Les ouvrages bio mimétiques Castor : de quoi parle-t-on ?
Cette vision est relativement récente en France (2023) et est mise en lumière entre autres par Baptiste Morizot et Suzanne Husky du Mapca, et soutenue par l’association Pour une hydrologie régénérative. Elle s’appuie sur de nombreux travaux aux États-Unis, co-conduits et initiés par Joe Wheaton depuis presque 15 ans.
Les ouvrages low-tech miment ceux des castors
Les ouvrages low-tech se définissent comme des aménagements légers, mimant ceux du castor et permettant d’agir sur des problématiques hydromorphologiques, de biodiversité, de qualité d’eau et de prévention des risques, pour retrouver une fonctionnalité naturelle d’auto-régénération de la rivière, plus que nécessaire dans le contexte actuel de changement climatique. L’approche peut être précisée selon plusieurs finalités :
- Corriger l’incision en agradant le lit du cours d’eau, en captant les sédiments.
- Restaurer des zones humides (tourbières, mares, etc.), en favorisant la retenue d’eau sur le milieu.
- Ralentir le flux et l’énergie des cours d’eau pour reconnecter les terrasses alluviales, limiter les effets des sécheresses, et recharger les nappes pour soutenir les cours d’eau en période d’étiage.
- Ralentir le flux du cours d’eau pour protéger les ouvrages et villages en aval, et prévenir les dégâts liés aux inondations.
- Accélérer le flux liquide des cours d’eau confrontés à de l’envasement, où l’action sera portée sur la création d’ouvrages de resserrement.
- Favoriser la continuité écologique.

Des résultats notables en matière de qualité d’eau
Plusieurs articles scientifiques démontrent des améliorations en matière de physico-chimie, de turbidité, de nutriments et de microbiologie, en aval des prairies et étangs de castors. Ainsi l’on observe:
- 50 à 75 % de matières en suspension en moins, selon Larsen et al. (2021)
- 20 à 60 % de phosphore en moins, selon Naiman et al. (1988)
- 5 à 45 % d’azote en moins, selon Correll (2000)
- Jusqu’à 23 % de carbone en moins, selon Bouwes et al. (2016)
- Réduction des coliformes fécaux

Les low-tech castor : «Une proposition à la rivière»
Cette vision nouvelle de la lecture de la santé des rivières, et des aménagements non plus figés mais qui peuvent évoluer, permet d’introduire le terme de discussion, terme imagé qui introduit une possible évolution des ouvrages mimétiques dans le temps, en fonction des crues, et qui permet d’introduire la notion de fonctionnalité pérenne, plutôt que d’ouvrages pérennes.
Notre accompagnement
à la régénération des cours d’eau
Formé auprès de l’Association Rivière Rhône Alpes Auvergne (l’ARRA²), encadré par Kevin Swift, Baptiste Morizot, Kate Lundquist et Suzanne Husky en avril 2025, URBANOÉ intervient en Pays de la Loire et dans les départements limitrophes sur des projets de régénération des rivières et cours d’eau.

Nous proposons d’accompagner les maîtres d’ouvrage publics ou privés à chaque étape du projet
- Phase d’avant-projet :
- – Lecture de paysage et analyse des potentialités écologiques
- Phase projet :
- – Assistance à maîtrise d’ouvrage
- – Conception et dimensionnement d’ouvrages biomimétiques
- – Définition des indicateurs et outils de suivi écologique (monitoring)
- Phase d’exécution :
- – Réalisation des ouvrages (seul ou en partenariat)
- – Suivi post-travaux